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4 novembre 2007

Jeanette Winterson (1959- )

20J'ai une grande passion pour les écrits de la romancière Jeanette Winterson, née en 1959 à Manchester. Adoptée par une famille pentecôtiste du Lancashire, elle en a été chassée à l'âge de 16 ans, suite à la révélation de son homosexualité. Après de brillantes études littéraires à Oxford, elle a embrassé la carrière de journaliste. Voici l'adresse de son site personnel : www.jeanettewinterson.com

15mSon premier roman, Oranges are not the only fruit, publié en 1985, est largement autobiographique. Il a été traduit en Français sous le titre :
Les Oranges ne sont pas les seuls fruits (éditions Des Femmes) et porté à l'écran en 1990. La description faite par Jeanette Winterson des milieux évangéliques est à la fois corrosive et empreinte de tendresse : la mère, le pasteur Spratt, la vieille Elsie et la célibataire Miss Jewsberry qui comme Jeanette "n'aime pas les bonnes personnes" offrent une intéressante diversité de croyants, allant du grotesque au sublime ; les scènes de culte mêlent humour, critique (notamment quand Jeanette qui souffre des oreillons devient un miracle vivant pour la congrégation à cause de sa surdité temporaire "aux voix du monde") et horreur (la scène d'exorcisme et poignante) ; quant à la vie quotidienne mâtinée de bigoterie des parents adoptifs de Jeanette, elle vous conduira souvent à l'hilarité.

L'oeuvre de Jeanette Winterson est marquée par son expérience négative des milieux évangéliques mais ses critiques valent d'être entendues.

A titre d'exemple, voici une page extraite de Written on the Body où l'héroïne découvre une communauté évangélique et s'interroge sur son langage religieux irrecevable.

« Loué soit Dieu. Nous avons parmi nous quelqu’un qui vient du dehors.»

La congrégation tout entière, ma personne mise à part, fit alors retentir un concert de textes bibliques et de cris divers accompagnés d’une généreuse sauce musicale. L’orgue magnifique était clos et couvert de poussière, nous avions droit à un accordéon et deux guitares. J’avais une forte envie de m’enfuir mais un grand costaud de fermier s’était planté devant la porte et me parut capable de devenir méchant si je tentais de sortir avant la quête.

« Jésus triomphera de toi ! » s’écria le prêtre (Dieu catcheur ?)

« Jésus t’imposera sa loi ! » (Dieu violeur ?)

« Jésus la force de la force ! » (Dieu de la musculation ?)

« Fais don de toi à Jésus et il te le rendra avec des intérêts ! »

Je veux bien admettre que Dieu ait des aspects innombrables mais, s’il existe, j’ai la conviction qu’il n’est pas une société financière.

Jeanette Winterson, Ecrits sur le corps, Plon, 1993 (trad. Suzanne Mayoux)

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