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Tel(le) que je suis...

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16 avril 2010

Tel(le) que je suis 3

Pour la troisième année, des chrétien(ne)s évangéliques lgbt et leurs proches et amis se réuniront à Paris pour un temps de réflexion, de partage et d'encouragement. La rencontre se déroulera le samedi 24 avril, de 12h à 18h, et le lieu sera communiqué aux personnes qui s'inscrivent fermement.

Le programme envisagé est le suivant :

12h-14h : repas partagé (prévoir une salada et/ou un dessert)

14h-15h : échanges entre les participant(e)s

15h-16h30 : conférence d'Elisabeth Green sur le Dieu qui traverse les frontières suivie d'ateliers en petits groupes

16h30-17h : goûter

17h-18h : culte

88_7016_656_hiresNotre invitée, Elisabeth Green, est une théologienne baptiste d'origine anglaise, au service des églises italiennes depuis 1989 ; depuis 2003, elle est pasteure de l'église baptiste de Grosseto, une paroisse évangélique qui pratique l'inclusivité. Auteure de nombreux ouvrages et articles, elle s'est particulièrement attachée à formuler une théologie des femmes.

Elisabeth Green prêchera lors du culte du dimanche 25 avril dans la paroisse protestante de La Maison Verte (127 rue Marcadet 75018 Paris) à 10h30

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1 mars 2010

Mennonites roses

pink_mennoBelles initiatives que celles de ce mouvement en faveur de la pleine inclusion des personnes lgbt dans la vie et le ministère de l'Eglise mennonite des USA et d'autres églises de tradition anabaptiste.

Une lettre ouverte d'abord, invitant l'Eglise à être le corps du Christ, sans craindre sa diversité et la complémentarité de chacun de ses membres, et à exprimer l'hospitalité radicale de Jésus ; elle se trouve postée ici : http://www.openlettertomcusa.org/index.htm

Un pacifique témoignage rendu lors de la convention de l'Eglise mennonite des USA en juillet 2009 ; des membres de Pink Menno s'assemblent dans le hall d'entrée pour chanter l'hymne célébrant l'amour inconditionnel de Dieu et invitent quiconque le souhaitent à se joindre à ce choeur improvisé : http://www.youtube.com/watch?v=vo0f-wfMKbY

clovis_ca_flowersUn dimanche rose enfin, le 11 octobre 2009, où au sein de nombreuses assemblées, des chrétiens lgbt ou non, ont rendu témoignage en faveur de l'inclusivité ou invité leurs frères et soeurs à s'interroger ( http://www.pinkmenno.org/get-involved/october11/). Je reste touché par le bouquet de roses déposé par Gail dans le hall de la College Community Church à Clovis, en mémoire de celles et ceux qui ont été excluEs ou ont quitté leur assemblée en raison de leur orientation.

1 mars 2010

Brenda Harrison

BrendaJe viens d'apprendre par Pam, sa compagne, le décès de Brenda ce mercredi 24 février, après une longue lutte contre le cancer.

Membre fondatrice de l'Evangelical Fellowship for Lesbian and Gay Christians (http://www.eflgc.org.uk), ex co-présidente du Forum européen des groupes chrétiens lgbt (http://www.lgbteuropeanforum.org/), elle s'est engagée au sein de l'Eglise d'Angleterre en faveur de la pleine inclusion des personnes lgbt au travers d'associations comme Changing Attitude (http://changingattitude-england.blogspot.com/) et Accepting Evangelicals (http://www.acceptingevangelicals.org/).

"Lesbienne passionnément attachée à Jésus" comme elle aimait à se définir, elle a touché celles et ceux qu'elle a croiséEs par la fidélité de ses engagements et la profondeur de sa foi. Je garde un souvenir vivace des quelques heures passées à Lille en sa compagnie et de la radicalité de sa prédication sur le non-conformisme chrétien.

Ma prière va vers Pam, sa compagne, et toutes celles et tous ceux que sa mort affecte.



 

26 janvier 2009

Tel(le) que je suis 2

BrendaUne journée de rencontre est, pour la deuxième fois, organisée à l’attention des chrétien(ne)s évangéliques homosexuels(le), bisexuel(le)s et transgenres ou proches de personnes lgbt, le  samedi 14 mars 2009 à Paris.

 

Tu te reconnais comme évangélique, membre engagé(e) ou distancié d’une assemblée ou ayant une histoire commune avec ce mouvement dont tu es simplement issu. Tu es homosexuel(le), bisexuel(le) ou transgenre, proche ou ami(e) d’une personne lgbt. Tu penses ou as pensé qu’il n’y a pas d’autre alternative que de mener une double vie ou de renoncer à l’une au profit de l’autre. Il y a une autre voie…

 

Cette journée d’échanges et de célébration, organisée par le Carrefour de Chrétiens Inclusifs est pour toi. Fondée sur la conviction que la diversité des orientations sexuelles n’est en rien incompatible avec la foi en Jésus-Christ, elle sera vécue dans un esprit de confidentialité, de respect, de partage et de reconnaissance.

 

Programme :newlogo

 

10h-10h30 Accueil

 

10h30-12h30 Nos histoires … : Echanges avec Brenda Harrison, membre de l’Evangelical Fellowship for Lesbian and Gay Christians (http://www.eflgc.org.uk/), qui nous apportera le témoignage de ses expériences

 

12h30-14h30 Repas tiré des sacs (apporter de quoi partager) et temps libre

 

14h30-16h Son histoire … Célébration avec prédication de Brenda Harrison


Renseignements pratiques

 

Date: le samedi 14 mars 2008 de 10h à 16h

 

Lieu: Paris (le lieu exact de la rencontre sera communiqué par courrier électronique après réception du mail d'inscription)

 

Les inscriptions  se font par courrier électronique. Il suffit de renvoyer le bulletin d'inscription ci-dessous

 

 

Bulletin d'inscription (à renvoyer complété à amisducci@hotmail.fr)

 

Nom :

 

Prénom :

 

Adresse :

 

Téléphone :

 

Email :

 

Intérêt pour cette journée (facultatif) :

1 décembre 2008

En écho à la Veillée de prière à l'occasion de la

En écho à la Veillée de prière à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, au temple de Lille, le dimanche 30 novembre

Le fil rouge

imagesJe tisse ma vie fil-à-fil
avec des fils que je ne choisis pas,
ils sont souvent bruns ou noirs
mais aussi, bien des fois, plus clairs et plus vifs.

Souvent ils se mêlent à ceux qui sont tissés par mes amis, ma famille,
ceux-ci aussi sont souvent bruns ou noirs
mais aussi, bien des fois, plus clairs et plus vifs.
Et ces proches tissent aussi leurs fils
avec ceux de compagnons plus lointains.
Ensemble nous édifions une robe sans couture
qui s'étend aux dimensions du monde.
Sans doute de loin, Quelqu'un pourra en voir le motif.

Dans ma part d'étoffe
il y a les fils qui s'effilochent sans qu'on sache pourquoi,
les fils qui se nouent pour le meilleur et pour le pire
et ceux qui ont été échancrés par un accroc.
Mais il y a aussi les fils qui sous-tendent les autres,
ceux qu'on voit à peine mais dont on bénéficie
parce qu'ils forment comme une trame.
Ce sont ceux laissés par les compagnons qui ne sont plus là,
ceux des idées vives, des trésors reçus et des chants de toujours.

Dans ma part d'étoffe
je tente aussi de tisser mes propres fils,
ceux de mes choix, de mes engagements, de mes affections.
Comme les autres ils sont bruns ou noirs
quelquefois plus clairs et plus vifs.
Ils impriment comme l'esquisse d'un dessin que je saisis mal et qui pourtant est le mien.

Dans ma part d'étoffe, et aussi dans celle des autres, il y a un fil, toujours le même,
rouge comme le sang et comme le sacrifice,
rouge comme le ciel d'aurore et comme la braise qui persiste.
Je ne l'ai jamais vu seul mais toujours intimement lié aux autres.
A ma bure, il donne élévation et profondeur,
une part de tourment et de rêve,
comme s'il était venu d'ailleurs pour retourner ailleurs.
Il dit ce que je ne comprends pas encore
et qui pourtant réchauffe mon sang.

Je ne l'oublie jamais, il est mon obsession.
Car le fil rouge dit mon deuil et ma souffrance
car, voyez-vous, Dieu me manque.
Il dit une constance et une fidélité
car, je le sais, Il veille pourtant sur ma part d'étoffe.

Il dit un Echo qui accompagne ma vie
car j'entends souvent la voix d'un appel.
Il dit mon espoir fou que la parole de Noël réconcilie un jour le monde
car, voyez-vous, je suis encore un peu enfant.

Alain Houziaux

      
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17 novembre 2008

Psaume 46:11

IMG_0880« Arrêtez et reconnaissez que je suis Dieu ! »

Beaucoup de textes bibliques au sujet de l’attente, à l’instar du psaume 42, lu tout à l’heure, l’envisagent comme expérience humaine : expérience de la carence et de l’absence, parfois de la détresse et du doute, tout au moins de la dépossession et de l’incertitude. C’est l’expérience qui peut culminer dans de cri déchirant du psalmiste, du prophète, de Job, des victimes sous l’autel de l’Apocalypse : « Jusques à quand, Seigneur … ».

L’attente envisagée quant à elle dans ce verset n’est pas dénuée de sens ; elle apparaît au contraire comme une limite imposée à l’agitation humaine et espace/temps où Dieu peut se découvrir.

La Bible ne condamne en rien l’activité humaine : nombre d’images de la vie spirituelle ne cessent d’y renvoyer avec ce qu’elle implique d’investissement et de persévérance et d’attente … Athlètes, maçons, agriculteurs, pêcheurs, ouvriers de la première et de la dernière heure ont leur place dans le Royaume de Dieu. Mais une autre thématique, celle de l’arrêt, de la pause, du repos se déploie, de l’expérience du peuple d’Israël à l’histoire de Jésus de Nazareth. S’arrêter, c’est marquer une pause face aux passions et aux pressions, c’est prendre le temps de la réflexion pour bien établir les priorités entre l’urgent et l’essentiel. C’est dire oui au temps et à ce qu’il contient de cohérence et de fidélité alors que toutes nos « urgences » ne contribuent souvent qu’à fragmenter nos vies et à les écarteler – comme l’univers en dissolution de ce psaume.

Trois thèmes se dégagent du psaume qui donnent à voir Dieu.

Le premier est celui de la citadelle. Le psaume qui a inspiré le célèbre cantique de Luther « Ein feste Burg ist unser Gott » - c’est un rempart que notre Dieu – est tout entier construit sur cette métaphore guerrière. Elle dit la sécurité de celui ou celle qui place sa confiance en Dieu au cœur du danger. Les images catastrophistes, dignes des meileurs films hollywoodiens, des versets 1 à 4 disent l’impression de chaos qui peut résulter de certaines situations. C’est précisément dans ces circonstances que peut s’expérimenter la stabilité de l’amour de Dieu donné en refuge. Cet abri ne se dresse pas fièrement mais est souvent découvert au cœur de l’épreuve.

Un deuxième thème, celui de la présence, est associé à celui de la citadelle. Dans la deuxième strophe du psaume, des versets 5 à 8, la sécurité de la cité de Dieu est précisément liée à sa présencee : « Dieu est en elle ; elle ne peut chanceller ». L’image du fleuve signale cette présence comme fécondante et donatrice de vie, a contrario du mugissement des eaux menaçantes et des peuples en révolte.

Le troisième thème, celui de la paix, termine le cheminement de se psaume de la terre au ciel et du ciel à la terre. L’image du Dieu pacificateur, qui met un terme aux conflits et brise les armes,  est directement associée au verset sur lequel nous nous sommes arrêtés. C’est à la paix qu’il apporte que se reconnaît ce Dieu-là.

Mais vous me direz que nos attentes sont souvent dépourvues des découvertes occasionnées par l’attente que Dieu ordonne. Dans nos vies et dans ce monde, l’insécurité prend le pas sur la sécurité, le sentiment d’abandon sur l’expérience de la présence et la paix promise ne semble pas au rendez-vous quand les guerres font rage ! Comment s’arrêter et savoir reconnaître Dieu ? Où trouver Dieu dans de pareilles circonstances ? Suffit-il de marquer une pause ? En faisant référence au « Dieu de Jacob », le psalmiste invite à chercher sa trace dans l’histoire des hommes ; pour nous, chrétiens, le Dieu de Jacob est le Dieu de Jésus-Christ, celui qui se donne à voir dans la figure du Nazaréen.

Jésus de Nazareth est un refuge pour celles et ceux qui n’ont pas peur de reconnaître tout ce qui fait leur vie et qui entendent ses promesses : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai du repos », « si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive », « je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi ». C’est en lui que l’amour inconditionnel de Dieu s’érige comme un rempart face à toutes les malédictions – mauvaises paroles – qui pèsent sur nos vies.

Jésus de Nazreth dit la présence de Dieu dans l’histoire des hommes d’une manière très spécifique. Il a partagé notre condition humaine, vécu notre vie, traversé notre mort et Dieu l’a relevé d’entre les morts ; il est à l’œuvre dans l’humanité tout entière et au cœur de cette humanité par le peuple qui se met en marche sous l’inspiration de l’Esprit.

Jésus de Nazareth est celui qui a dit : « je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix ; pas de la manière dont le monde la donne ». Cette paix n’est pas donnée à celles et ceux qui préparent la guerre mais à celles et ceux qui choisissent d’être, à la suite du Nazaréen, artisans de paix.

Une dernière remarque : il nous est rarement donné de discerner si nos attentes nous viennent de l’oeuvre de Dieu dans nos vies, des circonstances qui s’imposent à nous ou de nos propres torpeurs. Mais qu’il nous soit donné, dans toutes nos attentes, de chercher et de nous laisser trouver par ce Jésus de Nazareth.

Amen  

Jean Vilbas, méditation apportée le 15 novembre 2008 lors de la célébration mensuelle de l'asso Rendez-vous chrétien à Lille.

23 septembre 2008

Rencontre de bloggers chrétiens lgbt et amis

lille2004_14

"Accueillez-vous les uns les autres comme Christ vous a accueillis" (Romains 15:7)

2e rencontre de blogueurs chrétiens lgbt et amis

Lille, mardi 11 novembre 2008, 10h-19h

Pour la deuxième année, nous vous proposons de nous réunir pour nous rencontrer et partager au sujet de l'espérance qui nous anime et des thèmes qui nous sont chers. La matinée sera consacrée à un temps de présentation et à des échanges informels autour de nos blogs plus ou moins suivis. Après le repas, nous partagerons autour du verset thème et aurons un moment de rencontre avec des membres de la Fraternité diocésaine du Parvis. Nous nous séparerons après une petite ballade dans Lille et un temps de prière.

Fraternellement,

Jean et Marie

Paf : 5 euros – il n’est pas interdit d’apporter quelque douceur pour le dessert ou le goûter J

Pour vous inscrire – avant le 5 novembre, contacter : miettesdelatable@hotmail.fr

NB : cette rencontre n'est pas strictement évangélique mais ouverte à des chrétien(ne)s de diverses sensibilités !

26 mars 2008

Est-il dangereux d'être en faveur du mariage des personnes de même sexe ?

photoMisty Sayoko Irons se définit comme une chrétienne évangélique conservatrice, de tradition réformée. Elle anime, depuis 2001, le blog Musings on the Homosexuality, Christianity and the Bible (http://www.musingson.com/), sur lequel elle partage ses réflexions à la fois pertinentes (par leur qualité d'écoute et de réflexion) et impertinentes (aux yeux de beaucoup de chrétiens évangéliques).

Comme beaucoup de chrétiens évangéliques, Misty considère que la pratique de l'homosexualité est contraire aux enseignements de la Bible ; tout en reconnaissant l'incapacité à déterminer les causes d'une orientation sexuelle différente, elle y voit une des conséquences de la chute ; elle préconise aux chrétien(ne)s homosexuel(le)s d'opter pour le célibat.

Mais différemment de la plupart des chrétiens évangéliques, elle a choisi de se mettre à l'écoute de l'expérience de chrétien(ne)s homosexuel(le)s avec lesquel(le)s elle a noué de profondes amitiés ;
différemment de la plupart des chrétiens évangéliques, elle a décidé de reconnaître l'évidence d'amour qui peut exister entre deux personnes de même sexe et renoncé à disqualifier cet amour en le traitant de convoitise ou de perversion ; différemment de la plupart des chrétiens évangéliques, elle considère que l'homophobie ambiante des milieux chrétiens est fondée sur la peur et le préjugé.

Différemment de la plupart des chrétiens évangéliques, elle a surtout choisi de s'engager en faveur du très controversé droit au mariage civil des personnes de même sexe. Dans A Conservative Christian Case for Civil Same-Sex Marriage, un des articles de son blog, elle défend, au nom de sa compréhension calviniste de la grâce commune, la validité de cette reconnaissance. Il s'agit pour elle d'être cohérente avec le témoignage rendu à l'Evangile.

leeLee Irons, l'époux de Misty, était pasteur de Redeemer Orthodox Presbyterian Church, une paroisse membre d'une dénomination calviniste très conservatrice, née lors des grandes controverses théologiques de l'entre-deux-guerres , sous l'impulsion du pasteur John Gresham Machen (http://www.opc.org/).

Sous la pression d'un groupe de calvinistes extrêmistes, membres du mouvement reconstructionniste (qui préconise notamment le rétablissement de la peine de mort pour les personnes homosexuelles "pratiquantes" au nom de la validité de la Loi non seulement pour l'Eglise mais aussi pour la société cf http://www.indegayforum.org/news/show/26856.html), il a été suspendu dans son ministère et a dû dissoudre sa paroisse, en raison du soutien apporté aux positions de son épouse.

L'ensemble des pièces de la controverse qui a agité l'Orthodox Presbyterian Church, autour des écrits de Misty, se retrouve sur le blog de Lee (http://www.upper-register.com/about.html). Il y défend avec conviction et humilité la cohérence évangélique des choix de son épouse.

18 mars 2008

Romains 14 :1 – 15 : 7 : Accueillir plutôt que tolérer

Un peu lassé du ton de beaucoup de blogs qui se réclament du christianisme, autant chez les chrétiens évangéliques opposés à l'homosexualité que chez les gays chrétiens, et de celui de trop nombreux messages laissés ici ou ailleurs, il me semble utile de rappeler quelques consignes pauliniennes.

bannerM10Faites-vous mutuellement bon accueil (Ro 15:7). Telle est l'invitation qu'adresse Paul dans son épître aux Romains au sujet de la vie dans une communauté chrétienne.

Le contexte dans lequel résonne cette invitation concerne particulièrement deux questions liées à la cohabitation des chrétiens d'origine juive et d'origine païenne : l’observance des fêtes juive et la consommation des idolothytes ou viandes sacrifiées dans les temples païens.

Paul se refuse à trancher sur les deux questions entre ceux qui ont tort et ceux qui ont raison. Ce sont toutefois ceux aux certitudes tranchées, aux repères bien balisés qui sont qualifiés de « faibles dans la foi » au verset 1.

Paul s'efforce de faire comprendre aux deux camps en présence l'argumentaire des « opposants » ; trop souvent, nous jugeons de pratiques ou d’opinions qui ne sont pas les nôtres à partir de notre point de vue sans chercher à savoir pourquoi elles sont chères à certains de nos frères et sœurs.

Paul vise à une réconciliation des points de vue autour de deux convictions qui lui semblent partagées par tous ces chrétiens : l'absolue seigneurie de Christ - servi pourtant de diverses manières (14 : 5- 6), faut-il le rappeler - et sa mort et sa résurrection pour tous (14 : 9)!

Si Paul ne répond pas de manière directe aux questions soulevées, il indique tout de même une voie à suivre : celle de la compréhension et de la prévenance mutuelles.

L'authenticité des convictions ne se prouve pas par une observance correcte de rites et de pratiques : l’abstinent et celui qui mange ont tous deux droit de cité auprès de Dieu (14 : 2).

C’est la manière juste de se comporter avec les autres - en particulier ceux qui partagent d'autres convictions - qui est le critère par lequel se vérifie l'amour du Seigneur. Renoncer au mépris (14 : 3) et au jugement (14 : 4 et 14) est pour Paul le signe authentique de la maturité chrétienne.

Plus qu’une simple « tolérance », c’est cette manière accueillante et généreuse d'être les uns avec les autres, toujours à revivre, à renouveler, à redonner, qui est présentée comme ce qui doit caractériser une communauté chrétienne divisée dans ses convictions et ses pratiques.

Accueillir n'est pas faire un compromis ou une concession de plus – jusqu’à ce que les raccords mal agencés explosent - mais c'est opérer un retour à la racine même de l'Evangile, une véritable conversion : accueillez-vous les uns les autres comme Christ vous a accueillis (15 : 7).

Le référent de l'accueil dans l'église et plus généralement entre chrétiens, c'est le Christ, dans son amour sans ombre ni variation.

Paul esquisse la magnifique fresque de son amour pour l'humanité tout entière dans le chapitre 13 de la première Lettre aux Corinthiens et invite les croyants à marcher dans cette voie. Ce chapitre de 1 Corinthiens comme celui-ci de Romains mettent l’accent sur ce que l’amour conduit à faire et à ne pas faire en direction des frères et soeurs.

Les évangélistes nous dépeignent le Christ par touches, parlant aux exclus, touchant les lépreux, renversant les préjugés, conférant une égale dignité à toute personne rencontrée. Et l'Eglise que Luc se plait à décrire comme s'inscrivant dans son sillage a les mêmes traits : elle compte comme partie intégrante du peuple de Dieu celles et ceux qui, selon une interprétation stricte des Ecritures n'auraient jamais pu y trouver place, comme l'eunuque éthiopien ou le centurion Corneille, premier de tous ces chrétiens issus des nations païennes dont la plupart d'entre nous sommes. 

Beaucoup de chrétien(ne)s lgbt demandent à leurs églises de poser sur elles et eux ce regard accueillant  sans parfois le poser réellement dans leurs blogs ;  il ne s'agit pas d'annuler tout débat ou toute expression d'opinions contradictoires mais de tirer de Romains 14 ces quelques conséquences pratiques qui seront des restrictions libératrices :

- renoncer à tout soupçon sur l'authenticité de la foi d'autres personnes qui se réclament du Christ même quand elles professent des opinions qui nous paraissent irrecevables

- renoncer à toute caricature des opinions de qui ne pense pas comme nous : cette méthode ne fait honneur à aucune argumentation

- renoncer à toute attaque personnelle dans le débat d'idée

- renoncer à tout langage ordurier ou violent

Alors le mot "fraternellement" qui clôt beaucoup de nos messages aura vraiment du sens !

Jean Vilbas

14 mars 2008

A David

Un message m'a été transmis sans que je puisse y répondre directement ; son auteur est un jeune chrétien gay qui ne voit pas d'autre alternative que de choisir entre sa foi et sa sexualité. Il évoque les effets dévastateurs des thérapies réparatrices, son abandon de la foi, son retour à Dieu et sa perplexité. Voici ma réponse.

Bonjour D.,

J'ai bien reçu ton message ; des difficultés techniques m'obligent à y répondre ici mais reçois ces mots comme une réponse personnelle.

Comme tes parents - et, je l'espère, beaucoup des chrétiens et chrétiennes dont tu as croisé la route - je crois que Dieu t'aime d'un amour inconditionnel et a un plan pour toi - des projets de paix et non de malheur, comme dit le prophète !

Différemment d'eux, je pense que la réalisation de ce plan ne passe pas par la négation de qui tu es. J'appartiens à cette minorité de chrétiens évangéliques qui pensent que l'homosexualité fait partie de la bonne création de Dieu et qu'elle peut être vécue de manière à honorer le Seigneur. Ce blog essaye de rendre compte de cette perspective.

Des chrétien(nes) te recommanderont peut-être de "mourir à toi-même" ; peu de ceux qui tiennent ce discours et qui sont mariés renonceraient au bonheur d'être aimé et ils ont raison car Paul appelle cela dans Colossiens une "apparence de sagesse". Imposer à d'autres un joug - le célibat - auquel on ne se soumet pas est contraire à l'enseignement du Christ (Matthieu 23). Le célibat reste pour certains un appel particulier lié à un charisme ; pour beaucoup de nos contemporains, il est seulement une souffrance. L'infliger aux personnes homosexuelles et le présenter comme la condition sine qua non de l'amour de Dieu est une violation de la liberté chrétienne et un grave manquement à la charité.

J'ai longtemps vécu dans le célibat et la chasteté ; cela ne m'a épargné ni le mépris des autres chrétiens ni l'exercice de la discipline puisque j'osais ne pas croire pouvoir être "changé". Pas par manque de foi en la puissance transformatrice du Christ mais par conviction. J'en suis graduellement venu à la certitude que le Seigneur ne demandait de moi ni changement d'orientation sexuelle ni ascèse qui ne correspondait pas un charisme mais simplement de "pratiquer la justice, aimer la miséricorde et marcher humblement avec mon Dieu" (Michée 6:8).

Ce cheminement a commencé quand j'ai repris les textes bibliques à partir desquels beaucoup cherchent à nous condamner et compris qu'ils n'étaient pas une condamnation de l'homosexualité mais de pratiques païennes idolâtres, irrespectueuses des personnes et violentes ; je n'ai rien trouvé dans la Bible qui condamne l'amour d'un homme pour un autre homme ou d'une femme pour une autre femme.

Je suis loin d'être le seul à avoir ainsi cheminé ; c'est l'expérience de beaucoup de chrétien(ne)s homosexuel(le)s, mais aussi de proches ou de pasteurs qui ont osé remettre en cause l'opinion commune et les traditions pour se mettre à l'écoute de Dieu et de leurs frères et soeurs homosexuels.

Je te recommande particulièrement un site où tu pourras dialoguer avec des chrétiens évangéliques homosexuels qui soit ont une position traditionnelle et ont opté, sans nier qui ils sont, pour le célibat (on les appelle side-B) et d'autres qui, comme moi, pensent pouvoir aimer dans la fidélité et le don de soi une personne de leur sexe (on les appelle side-A). Voici le lien vers ce forum : http://www.gaychristian.net/

Les chrétiens et chrétiennes qui se réclament de ces deux options pensent par contre que les chemins de pseudo-guérison proposés par des mouvements de thérapie réparatrice ont des effets désastreux sur les personnes. Ils sont aussi régulièrement marqués par des scandales qui ne font que souligner leur caractère illusoire. Il y a un très bon site d'ex-ex-gays ; tu verras que tu n'es pas le seul à évoquer le danger des mouvements "ex-gays"  : http://www.beyondexgay.com/. Sais-tu que plusieurs ministères dont Courage en Grande-Bretagne ont renoncé à la fausse-prétention de "changer" les personnes homosexuelles ?

Que le Seigneur te donne sa paix !

Fraternellement en Jésus qui nous donne la vie en abondance,

Jean

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